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Le chantier des collections

Les pièces archéologiques qui intégreront l’exposition permanente font actuellement l’objet d’une restauration minutieuse. Celle des lapidaires et mosaïques s’étendra sur 18 mois. Elle se tient en parallèle des études et travaux du bâtiment du futur musée de Carthage.

Les étapes du chantier des collections

  • Sélection des pièces à exposer dans la future exposition permanente : les experts scientifiques de l’INP ont réalisé une sélection de 10% des pièces des collections du musée, issues des différentes périodes historiques de Carthage, de la fondation de la cité antique à la Carthage moderne.
  • Constat d’état : des fiches sont dressées pour chaque objet, renseignant leur état global, leur provenance, leur datation, leur état de conservation et les interventions à programmer.
  • Recherches bibliographiques: les conservateurs-restaurateurs effectuent des recherches bibliographiques sur chaque œuvre, pour connaître les circonstances de sa découverte, son histoire, ses restaurations anciennes … Ils utilisent pour cela la bibliothèque du musée, les anciens catalogues, les archives de fouilles et les ressources en ligne.
  • Restauration : les pièces quittent leur emplacement dans l’ancien musée et sont acheminées vers les ateliers de restauration. Les conservateurs-restaurateurs consolident les pièces, nettoyent les surfaces et comblent les lacunes avec des pâtes respectant le matériau de la pièce. La patine du temps est conservée par une restauration minutieuse. 
  • Stockage : une fois traitées, les pièces sont emballées et stockées durant les travaux du musée, en attente de leur installation.
  • Scénographie : le scénographe est en charge de la mise en espace de l’exposition. Il transcrit le propos scientifique de l’exposition en un parcours de visite, une balade immersive à destination des visiteurs. Il met en scène les œuvres et donne des indications précises sur le soclage, la mise en lumière, la disposition et les vitrines.
  • Installation de la nouvelle exposition à la fin des travaux du musée: les pièces sont transportées depuis le lieu de stockage provisoire, soclées, accompagnées d’un cartel explicatif et mises en lumière.

Zoom : les étapes de la restauration des mosaïques

1. Traçage

Les techniciens calquent les motifs de la mosaïque et les différentes lacunes, afin de conserver une référence, si la dépose endommage l’œuvre.

2. Dépose

C’est l’étape qui permet de décrocher les mosaïques de leur socle actuel, dans l’ancien musée. Les équipes de techniciens sécurisent la mosaïque avec une gaze de coton collée sur les tesselles. Ils décrochent les mosaïques avec leur support et les descendent au sol.

3. Déplacement vers l’atelier de restauration

Les mosaïques sont déplacées soit vers les réserves du musée, soit vers leur atelier de restauration.

 

 

4. Renfort des supports

Les œuvres sont débarrassées de leur ancien support (souvent du plâtre armé, mais aussi du béton, plus ou moins fragilisé par le temps), et replacées un support sain, qui peut être un panneau en « nid d’abeille », très solide mais aussi très léger.

5. Nettoyage des tesselles

La gaze de coton sécurisant la mosaïque est enlevée et la colle réversible éliminée à l’eau. Les tesselles sont nettoyées mécaniquement pour rendre aux œuvres tout leur éclat.  Quelques tesselles manquantes peuvent être remplacées mais on ne reconstitue plus les lacunes, comme on le faisait avant.

6. Accrochage

Les œuvres rejoignent leur place dans la nouvelle exposition du musée, selon les instructions du scénographe.

Zoom : les étapes de la restauration des lapidaires

1. Démontage et acheminement dans l’atelier de restauration

Pour les œuvres de plusieurs tonnes, cette étape est particulièrement délicate. Les socles des statues sont éliminés pour permettre de procéder à leur restauration.

2. Analyse de l’œuvre

L’œuvre fait l’objet d’un constat d’état. Les diverses pathologies sont évaluées : fissures, morceaux manquants, délitement de la pierre, restauration ancienne non adéquate, poussière, lichens, humidité, moisissure, dépôt de calcaire, concrétions aquatiques, oxydation…

 

3. Dérestauration et enlèvement des goujons

Les goujons (tige en métal utilisée pour maintenir en place les différents fragments d’une statue), lorsqu’ils sont oxydés, menacent l’intégrité de l’œuvre ; ils sont alors retirés.

 

4. Renforcement de la structure

Diverses techniques (infiltrations, collages, pose de goujons…) sont employées pour assurer que l’œuvre ne va pas se dégrader et que sa structure est solide.

 

5. Nettoyage

Les œuvres sont nettoyées mécaniquement, en employant les méthodes les moins agressives pour l’épiderme, selon un protocole approuvé par les scientifiques de l’INP (gommage, vapeur, micosablage, pulpe de papier…). Elles sont débarrassées de leur poussière, lichens et autres micro-organisme, tout en conservant les patines antiques et les traces du temps.

 

6. Soclage

Les œuvres sont mises sur pied et stabilisées à l’aide de divers matériaux, comme le mortier de résine. Si nécessaire, une structure permettant d’associer l’œuvre sur son nouveau socle est créée. Pour les sculptures morcelées, cette étape peut être particulièrement longue et demande parfois des modélisations 3D. Une fois soclées, les œuvres rejoignent leur place dans la nouvelle exposition.

L’équipe du chantier des collections

Responsable de l’atelier lapidaire

Faycal Khamessi

Responsable de l’atelier mosaïque

Jamel Lazid

Archéologue, conservateur-en-chef honoraire du patrimoine

Claude Sintes

Restauratrice

Sandrine Coignard

Restaurateur

Benoit Coignard

Restauratrice

Nawres Hmidi

Restauratrice

Olfa Gargob

Conservateur-restaurateur

Hatem Drissi

Restauratrice au laboratoire de Ksar Saïd

Ichrak Ben Fraj

Restauratrice au laboratoire de Ksar Saïd

Jihen Hassayoun

Restauratrice au laboratoire de Ksar Saïd

Marwa Lahmer

Restauratrice au laboratoire de Ksar Saïd

Lobna Wahbi

Conservatrice restauratrice

Emna Fetoui

Conservatrice-restauratrice

Assala Della

Conservatrice restauratrice

Maha Bannour

Conservatrice restauratrice

Eya Assaibi 

Technicien mosaïste

Faouzi Rouihi

Conservatrice restauratrice

Nabil Gharbi

Technicien mosaïste

Hammadi Sellini

Technicien mosaïste

Adel Fezaï

Technicien mosaïste

Béchir Hamdi

Technicienne mosaïste

Hadda Salhi

Technicien mosaïste

Zaghed Cherif

Technicien mosaïste

Abdelkarim Mzoughi

Technicien mosaïste

Sabri Bellili

Technicien mosaïste

Taïb Belgacem

Technicien mosaïste

Aymen Salmani

Technicien mosaïste

Noureddine Midouni

Technicien mosaïste

Aziz Bouafia

Technicien mosaïste

Montassar Harrabi

Technicien mosaïste

Aziz Kerkeni